C'est du Heavy Metal, Maan!

Louis Purcis venait juste d'arrêter devant l'imposante réception. Il poussa la lourde porte, laissant des traces de mains humides dans la fenêtre. Il passa chercha un mouchoir dans sa poche et se moucha bruyamment. Tout le monde se retourna discrètement et le fixa. Déja, pour une entrée, c'était génial. Il fourra le vieu mouchoir morveux dans sa poche de veston, puis, il fixa les alentours d'un air las; il n'y avait que des comptoirs, coins de repos et des personnes qui mettent des sous dans une machine à chocolat ou encore pour s'acheter une boisson gazeuse. Ça grouillait de partout, apparement, Louiss' était tombé dans un endroit de riches. Toutes les personnes étaient vêtues élégamment, des hommes en smoking, des femmes en robes, un chignon ramassé sur le dessus de la tête, ridée par le temps et l'âge. Louis, lui, avait un chandail moulant très long, de vieux jeans déchirés avec d'énormes poches larges, et ses souliers de Skate flambants neuf. Il avait des bagues en or sur quelques doigts, qui claquaient ensemble lorsqu'il bougeait les doigts. En arrière de lui, des hommes s'affairaient à ramasser ses tonnes de bagages, qui contenaient ses magasines de pornos et sa musique Heavy Metal. Il était fou du heavy, pour, lui, crier et déchirer les tympans restait de la musique. Il adorait les solos de guitares, les cris originaux des chanteurs, les stéréos qui explosent de musique, mais ce qu'il appréciait aussi, c'est les revêtements de ces chanteurs heavy. Il essayait d'ailleurs d'imiter un peu le style avec toutes ses bagues en or, mais il n'en possédait pas assez pour en mettre une sur chaque doigt. Il en avait quatre. Une avec une tête de serpent rayé, avec des yeux en diamants (faux ou pas, il s'en fichait...) rouges sang. C'était sa préférée, la plus grande, qu'il portait sur son pouce. Une autre, avec une grosse pierre verte très ancienne, surmontée par un cube qui ressemblait, selon lui, à un cercueil cubique décoré de petites pépites d'or. Une autre bague très simple, ronde, mais ce sont 2 tiges séparées, attachées à l,Arrière pour tenir, décorée de diamants et tout le tralala. Sa dernière bague portait le signe de son groupe favoris, couronnée par de l'or et tout les trucs les plus précieux.

Louis s'ennuyait, il attendait au comptoir en arrière de 4 grosses femmes, un couple et un gamin morveux qui s'était égaré. Il fixa ses doigts, les faisant remuer; toutes ses bagues en or se touchèrent en tintillant discrètement. Il passa une main rapide dans ses cheveux en bataille, puis, se gratta l'entre-jambe et mit ses coudes sur le comptoir, exactement de la façon la plus impolie. On ne lui avait pas apprit la politesse. Il mâchait son chewing-gum, ennuyé. Il sortit de sa poche son MP3, mit les écouteurs, monta le son à 40 et mit sa chanson de heavy metal. Aussitôt captivé par la chanson, il se mit à jouer de la guitare électrique et à pousser de grands cris résonnants dans tous les couloirs. Le son était si fort que le couple à la caisse entendait. D'ailleurs, tous fixaient avec agaçement Louis qui se croyait sur scène en train de jouer un solo. En fait, ce que les gens n'appréciaient pas de lui, en général, c'était son style vestimentaire, mélangé au punk-gothique skateur, sans oublier, quelques jours (les pires), une couche répugnante de noir sous ses yeux déja très épeurants... Quoiqu'il avait de beaux yeux, mais si pâles, si pâles que s'en était presque impossible. Lui, il n'aimait pas ses yeux, ça lui donnait un air qu'il refusait de se qualifier comme; un air mignon. C'est vrai, tout le monde lui a répété qu'il avait de magnifiques yeux rares. Lui, il les cachait sous une couche de maquillage noir, il en mettait tellement qu'à la fin de la journée ça avait coulé. Certains petits gosses le fixaient longuement en s'éloignant lentement de lui, puis il faisait BOO et ils partaient en courant. Louis ne voulait pas vraiment faire peur, mais il ne faisait pas l'effort pour ne pas faire peur.

Le jeune délinquant continuait de se défouler après son MP3, les gens fixaient la caisse, mais toujours ils avaient un regard discret vers l'Ado qui faisait ses conneries. Il s'arrêta, fixant tous les regards en coin.

- C'est du heavy, maan! s'exclama-t-il à l'intention des regards qui ne comprenaient pas.